« Mon parcours, Mon amour ». Aida Malka

Mon parcours

« J’avais eu une enfance très heureuse et des parents aimants. C’est l’amour qui détermine toute ma vie. En premier lieu, je tiens à préciser que je n’aimais vraiment pas l’école.

J’avais commencé un apprentissage à l’âge de 14 ans, dans le domaine de la coiffure. J’avais dû arrêter deux mois avant mon CAP, en raison d’une forte allergie à des produits qu’on utilisait régulièrement à l’époque en salon. A l’âge de 16 ans, j’avais alors choisi de me diriger vers le prêt-à-porter. J’avais par la suite découvert une véritable passion pour la vente. Je pouvais tout vous vendre !

A l’époque, je me lassais vite. J’avais donc arrêté la vente pour revenir à la coiffure. Ma sœur travaillait dans un salon de coiffure. Je pensais ouvrir un salon de coiffure en famille. Mes allergies devenaient malheureusement de plus en plus violentes. Je ne pouvais vraiment plus continuer, alors je me suis retournée dans le prêt-à-porter. J’avais donc travaillé à Boulogne-Billancourt, chez Monsieur François Jarmoun, pendant deux années.

Ensuite, j’avais travaillé deux ans chez le couturier Prestige dont la propriétaire était Madame Guitty, sur les Champs Élysées. Il faut dire qu’elle m’adorait et appréciait mes qualités de vendeuse. Elle m’avait tout de même appris la psychologie de la vente. On avait d’ailleurs beaucoup de célébrités, de politiciennes qui venaient régulièrement acheter chez nous. J’avais beaucoup appris. Je savais que je voulais diriger ma carrière professionnelle vers la vente assez haut de gamme.

Pour finir, je m’étais retrouvée dans une boutique sur les Champs Élysées et dont le propriétaire était Monsieur Guy Meyer. C’était avec ce dernier que j’avais vraiment appris le métier. D’ailleurs, on est resté amis jusqu’à présent… On peut même parler d’une amitié fraternelle. »

L’amour de ma vie – Emile Malka

« Je retournais chez mon ancien patron, Monsieur François Jarmoun. Je ne vais pas rentrer dans les détails, sinon on va y passer 2 jours.

Betty et Sabine, les nièces de Monsieur Jarmoun étaient mes meilleures amies… Un jour, Sabine me demandait de venir la voir pour manger pendant ma coupure de midi. Je m’y rendais. C’était le mardi 26 mars à 13h30, je m’en rappelle, comme si c’était aujourd’hui. J’étais habillée avec un beau pantalon saumon, qui me faisait un joli fessier, et un chemisier parme, avec des papillons qui rappelaient la couleur du pantalon. J’avais rejoint mon amie au Brebant, Boulevard Poissonnière dans le 9e.

A côté de mon amie, il y avait un assez beau garçon, avec les cheveux frisés. Il m’était indifférent sur le moment. On passait une bonne demi-heure ensemble. Le jeune homme, Emile Malka, nous proposait de venir à son anniversaire le 1er avril. On avait accepté l’invitation. Il faut dire qu’à notre époque, on avait pas trop le droit de sortir. Nos parents étaient assez stricts sur certains points. On avait donc demandé une permission de sortie, qui a été acceptée. En nous dirigeant vers le Boulevard Montmartre pour aller à l’anniversaire, nous voyions au loin ce fameux Emile. Je tenais la main de Sabine très fort et je lui disais : « Oh mon dieu, mais qu’est-ce qu’il est beau ! ». Je me disais que ce n’était pas possible, ce n’était pas lui !

C’était à ce moment-là que j’avais eu un coup de foudre ! Il était très bien coiffé, vêtu d’un costume noir taillé en V. Un charisme fou dans ce costume ! Il était grand et d’une classe inégalable ! On s’était donc dirigé tous ensemble vers le bar où Emile fêtait son anniversaire. Je m’assoyais avec Sabine, à côté de copains que nous connaissions. Je voyais Emile entouré de belles Anglaises et  de Hollandaises. Je me disais que je n’avais vraiment aucune chance avec lui, que je n’étais peut-être pas son style. D’un coup, je le voyais se diriger vers moi. Il me prenait la main pour m’emmener danser avec lui. On avait dansé ensemble toute la soirée. Il voulait poursuivre la soirée avec moi et ses amis. J’avais refusé car mon père m’attendait à la maison. Il avait quand même le temps de me demander mon numéro de téléphone.

Le lendemain, il était venu à mon travail avec un magnifique bouquet de tulipes. Tous les soirs qui avaient suivi, il venait toujours avec un beau bouquet de tulipes. Mon ancienne patronne me disait de faire attention, que je n’avais plus ma maman, qu’il se pouvait qu’il fût mal intentionné. J’étais pourtant persuadée qu’il était bienveillant.

En juillet, il attrapait un gros rhume. Il me proposait de l’accompagner chez lui et de monter pour le soigner. J’avais d’abord refusé. Je lui avais expliqué ce qu’il devait prendre pour guérir vite. Il ne faisait pas semblant d’être vraiment malade. J’étais finalement monté chez lui, je lui avais tout préparé puis j’étais vite partie, par peur qu’il me fît quelque chose (rire)!!! Depuis ce petit épisode, on ne s’était plus quitté. On s’était mariés et on avait eu de beaux enfants.

J’avais vécu heureuse avec mon mari car je l’aimais tellement. On se disputait régulièrement, mais il faut dire que notre amour était passionnel. On avait un amour inconditionnel. Emile nous a quittés suite à la Covid-19. Sa mort était très violente pour moi et elle avait déclenché mon troisième cancer. »

Je vais vous dire, je me bats, pour moi et pour lui. Je suis encore en chimiothérapie. Je me bats aussi pour mes enfants que j’aime tant, et mes petits-enfants. Je ferai tout pour m’en sortir. Je suis une vraie battante, je ne lâche rien.

Vous savez il faut relativiser, ne jamais se laisser abattre. Je suis une femme heureuse, qui aime la vie et les gens. Je crois en la bonté humaine. Rappelez-vous que nous ne sommes que de passage, et quitte à laisser une empreinte sur terre, mieux vaut qu’elle soit positive !

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