L’histoire de la Boutique de Neuilly

La boutique de Neuilly a une histoire singulière. Les fondateurs, Madame et Monsieur Malka, étaient partis de rien pour créer une enseigne qui avait su s’installer et se faire connaitre dans toute l’île-de-France.Madame Aida Malka raconte qu’elle avait commencé par faire les marchés. Elle avait fait cela pendant 8 ans, aux côtés de son mari. A l’époque, ils faisaient tous les marchés de France.Une des anecdotes de Madame Malka : « Alors que nous passions en moto, mon mari et moi, il y  a au moins 20 ans de ça,  nous avions aperçu un marché couvert appelé « Le carreau de Neuille ». En simultané, nous étions tombés sur un monsieur qui vendait des boites alimentaires. Il avait l’air d’être au courant de ce qui se passait dans le quartier.  Nous lui avions demandé qui s’occupait de gérer les places dans ce lieu couvert. « C’est Monsieur Martin », avait-il dit. J’avais donc appelé ce fameux Monsieur Martin.

Une femme m’avait répondu, probablement sa secrétaire. Je m’étais donc présentée. J’expliquais que je vendais des fins de séries de grande marque prestigieuse. Elle m’avait  signifié qu’ils n’étaient pas intéressés.Au même moment, le directeur du lieu avait demandé à la secrétaire : « Avec qui êtes-vous au téléphone ? ». « Oh, une dame qui vend des lots de fins de série de marque prestigieuse », avait-elle répondu. Sans attendre, le directeur avait  souhaité m’avoir en ligne. J’étais vraiment à quelques secondes de ne pas pouvoir avoir mon entrée dans ce centre commercial.Je me présentais ainsi à ce monsieur. Je lui parlais de ce que je vendais et je lui précisais que je pourrais lui apporter une grande clientèle dans son centre commercial. Il me proposait de le rencontrer pour discuter. On avait parlé du loyer qui était de 2500 francs.

A cette époque, j’avais reçu un héritage d’un million de francs de ma défunte mère adorée. On avait donc donné deux mois de loyer d’avance pour commencer.Mon mari avait de bons contacts au sentier. Ils lui avaient confié de la marchandise sans qu’il ait eu à payer directement. Nous nous étions ainsi installés dans le centre commercial. Nous avions emmené beaucoup de monde comme prévu. En réalité, nous ne vendions pas de grandes marques prestigieuses, mais notre marchandise plaisait énormément. »D’ailleurs, j’ai une historiette à vous raconter !« En devanture du magasin, j’avais placé une série de robes que je bradais à 99 francs. J’étais avec ma sœur, qui nous aidait. Je lui disais : « Mais comment se fait-il que les robes ne bougent pas ? ». Les robes n’étaient pas chères. Elles étaient de très bonne qualité, en dentelle sur coton piqué ! En plus, la dentelle était très à la mode. J’ avais eu l’idée d’augmenter le prix.

La semaine d’après, j’avais changé de place les robes et je les avais passées à 149 francs. Elle s’étaient toutes vendues dans la semaine ! J’ avais donc compris que, dans ce quartier, les femmes voulaient acheter cher. Pour elles, le pas cher était signe de mauvaise qualité.Mon affaire  marchait très bien pendant quelques années. J’avais ensuite voulu changer d’endroit. Je  m’étais installée dans l’avenue Charles de Gaulle à Neuilly-sur-Seine. J’avais repéré une boutique au 172 avenue Charles de Gaulle.J’étais allée voir la concierge. Je lui avais demandé comment je pourrais obtenir cette boutique. Elle m’avait donné les coordonnées, tout en expliquant qu’il s’agissait d’un panier de crabes, une histoire d’héritage avec 10 petits-enfants… Elle me disait gentiment qu’elle ne pensait pas que j’aurais l’emplacement.

J’ai oublié de préciser qu’au début, elle ne voulait pas me donner le numéro de téléphone. J’avais dû lui dire que si j’obtenais la boutique, elle serait  fortement récompensée.La personne qui m’avait répondu au téléphone m’avait dit que c’était assez difficile de louer ou de vendre les murs de cette boutique. Les héritiers n’étaient jamais d’accord. Mon objectif était alors de me rapprocher de la principale héritière. Et finalement, ils m’avaient cédé les murs de cette boutique que nous avions par la suite nommée Aida.Une fois que nous étions installés, les gens nous disaient que ça allait être difficile pour nous, que nous aurions du mal à travailler, vu que la boutique était isolée. J’étais persuadée du contraire !J’avais raison ! Dès le lendemain, nous avions cartonné. Et nous n’avions pas arrêté ! Nous avions ensuite  acquis une seconde boutique, Melidzi.

Elle se situait dans un angle de rue. Malheureusement, nous avions fini par la revendre, car elle ne fonctionnait pas trop bien. On avait eu pas mal de dettes.Devant la boutique Aida, nous avions dû faire face à de longues années de travaux. Il fallait tenir, assumer les salaires, les frais… Nous n’avions pas mis d’argent de côté. C’était assez difficile.Un jour,  je passais devant une banque en pleine fermeture, située au 209 bis avenue Charles de Gaulle. J’avais téléphoné au propriétaire et nous avions conclu un beau marché. Mon mari était content. Il me disait que c’était une extraordinaire affaire. Nous avions donc commencé à travailler dans cette boutique en 1993. Cette fois-là, je n’avais pas voulu faire des lots et des fins de série, j’avais préféré ne vendre que de la belle marchandise. »C’est comme ça que nous avons fait notre réputation.

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